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Voix, respiration et santé

La voix est l'empreinte sonore de nos pensées et de nos émotions, l'écho immédiat de notre être. Notre voix révèle notre façon de vivre et de vibrer, d'appeler la vie et d'y répondre, car l'essence de notre personnalité transparaît dans notre voix. La personnalité, c'est ce qu'il y a d'unique en chacun.

En bioénergie, on définit la force de la personnalité comme une force vitale qui se manifeste dans la quantité d'énergie que l'on émet en s'exprimant. On associe cette force vitale, cette énergie vibratoire, au contrôle de la respiration. En physique, les deux caractéristiques fondamentales de l'énergie sont l'intensité et la direction. Non dirigée, l'énergie se perd. Et sans intensité, elle n'a aucun effet.

Il en est de même de la respiration, condition sine qua non de la vie, fondement de la voix et base même de la santé physique et mentale. Quiconque respire bien, s'exprime bien et chante bien. Maîtriser une technique de respiration complète est un précieux atout non seulement pour les chanteuses et chanteurs, mais pour toute personne qui veut rester en bonne santé physique et mentale.

Car l'acte vocal est directement lié à la notion d'énergie. C'est parce qu'il est un besoin, une nécessité qu'il sert à charger le cerveau en énergie. Le chant est une recharge corticale. Chanter dynamise le cerveau. La nourriture du cerveau, outre un peu de sucre ou de glucose, c'est l'oxygène. L'oxygène, c'est le feu vivant dans chacune de nos cellules. Dans un monde où le taux de pollution de l'air augmente sans cesse, Diane Dufresne a bien raison de chanter : « Donnez-moi de l'oxygène ». C'est pourquoi le docteur Odent a raison de dire : « Un peuple malade est un peuple qui ne chante plus et ne danse plus. » Car le chant et la danse sont sans doute les moyens les plus agréables d'activer la respiration. Chanter, c'est s'oxygéner et oxygéner le monde. Mais chanter, c'est surtout vibrer et faire vibrer le monde, toucher son coeur.

La fonction du système respiratoire est d'absorber de l'oxygène fourni par les poumons et d'expulser le gaz carbonique. On sait que l'oxygène est le combustible qui permet à nos milliards de cellules de décomposer les substances nutritives. L'oxygène que l'on respire est en fait notre première et principale alimentation. Quand une personne respire mal, quand sa respiration est incomplète, sa santé est en danger. Le fait de bien respirer élargit la poitrine de quatre à cinq centimètres, raffermit les muscles abdominaux, nettoie les poumons, réoxygène efficacement le sang, réduit ou élimine le stress en procurant une grande sensation de détente.

Bien respirer veut dire pratiquer une respiration complète. Une respiration est dite complète ou profonde quand on enchaîne en continuité respirations diaphragmatique (ventre), intercostale (poitrine) et claviculaire (omoplates). Bien respirer, c'est d'abord vider les poumons du gaz carbonique à l'expir, puis les remplir d'oxygène à l'inspir sans quoi on n'a qu'une respiration superficielle ou plate. Les personnes qui ne respirent que du haut de la poitrine ne dilatent que l'espace intercostal et, ce faisant, gaspillent de l'oxygène et de l'énergie, se fatiguent vite et sont plus sujettes au stress. En pratiquant la respiration abdominale, on augmente considérablement le volume respiratoire, grâce à l'abaissement du diaphragme.

Le diaphragme est un muscle qui se trouve sous les poumons et qui sépare la poitrine de l'abdomen. À l'inspir, les poumons et les côtes s'ouvrent, le diaphragme s'aplatit et est poussé vers le bas. À l'expir, muscles abdominaux et diaphragme retrouvent leur position initiale. En pratiquant la respiration claviculaire, on inspire l'air jusqu'aux épaules. Ainsi la respiration est vraiment complète.

Selon notre situation psychosomatique, on peut aussi distinguer respiration acide et respiration alcaline. Nous vivons dans une société acide et oxydante. La respiration est acide quand le souffle est intercostal, rapide, court, sec et fort. Elle reflète le pouvoir, la rigidité, l'autorité. La respiration est alcaline quand le souffle est abdominal, lent, long, profond et doux. Elle permet d'exprimer sensibilité, puissance et flexibilité. Les personnes dont la respiration est trop acide ont le torse bombé, prennent beaucoup de place de manière superficielle, éprouvent de la difficulté à expirer complètement, à dévoiler leur intimité, leurs émotions. Les personnes dont la respiration est trop alcaline sont plus discrètes, ont de la difficulté à contrôler leurs émotions. Une respiration complète est, selon la situation, tantôt acide (en cas d'urgence) et tantôt alcaline (pour réduire le stress).

Tout le monde constate que notre type de société carbure à l'oxyde. L'oxydation va de pair avec l'alimentation acide et avec l'accélération constante de notre civilisation. Nous vivons dans un monde où notre système sympathique subit une tension chronique qui nous empêche d'avoir accès à l'abandon et à la détente. Une respiration courte, incomplète, maintient une contraction intérieure, une sorte de rétrécissement qui bloque les sensations et les émotions et induit le mental à garder le contrôle. Mal respirer, c'est rester divisé entre penser et sentir. En respirant profondément et consciemment, on passe de la tête au corps, de ce que l'on pense à ce que l'on sent.

C'est pourquoi il faut connaître les effets de la respiration subtile et ceux de la respiration naturelle. La respiration subtile, par les narines, est lente, profonde et calmante. En ralentissant les rythmes du métabolisme, elle favorise la décharge des tensions du système parasympathique, induit le retour vers soi, la concentration, la méditation. Dans le yoga et dans le tantra, on pratique la respiration subtile pour contrôler l'émission du sperme. D'autre part, la respiration naturelle, par la bouche, est rapide : elle accélère les rythmes métaboliques et favorise la décharge des tensions du système sympathique, l'élimination des toxines et l'expression des émotions.

Dans les ateliers La Voie de la voix que j'anime depuis 1981, mon principe est que l'énergie précède la technique comme le « senti » précède le « pensé » mais, curieusement, il faut pratiquer une technique efficace pour approfondir la sensation et la pensée. Ainsi, sur le plan respiratoire, la pratique de la rétention du souffle entre l'inspir et l'expir (prayanama) est le meilleur moyen d'entrer dans le centre de son souffle et de maîtriser sa respiration et sa vie car, ressentir la vibration de sa propre voix suppose une écoute subtile du silence intérieur. Après une oxygénation dynamique, une séance de respiration complète, le contact avec soi et le monde devient conscient. La voix respire la santé, le bonheur et la joie. La vie est la voie de l'amour.

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